Ton trot bondissant, accouplé avec cette joie qui émane de toi, te porte sur les terres qui sont les tiennes. Tu laissais de profondes marques dans la neige et tu inspirais profondément l'air froid du nord. La vue au sommet des montagnes était imprenable. Tu adorais la voir, te sentir au sommet du monde, là où rien ni personne ne semblait t'atteindre. Et pourtant, tu rêves encore et toujours du monde d'en bas...Moi ta Conscience, déteste ce monde chaud et sec du plus profond de mon coeur, enfin de ton coeur, pur et innocent. Ce coeur aussi blanc que toi et pourtant marquer par cette cicatrice affreuse que celle de la perte de ta mère. Une lueur de tristesse parcourt ton regard l'espace d'un instant au souvenir de ce drame. Ô tu souris toujours petite sainte, tu fais mine de joie car tu veux l'apporter aux autres. Mais tu es faible ! Lamentablement faible ! Ton passé te fait souffrir ! Tu secoues la tête pour me chasser de ta tête, mais tu sais bien que cela ne marcheras pas, mais tu insistes, tu espères qu'un jour je partirais comme cela.

Tu cours un peu plus vite, tu bondis dans la neige comme si la vie était un cadeau, inconsciente. Tu peux aller où tu veux sur le royaume du nord, mais ton père t'a toujours répété de ne pas t'approcher des frontières et de ne même pas penser à les franchir. Tu arrives à un endroit plus rocheux et isolé, non loin d'un précipice qui offre une vue sur le reste du monde encore plus belle. Tu ralentis pour souffler un peu, sentant un vent se lever contre ton épais pelage.

Tu inspires profondément l'air de la montagne, qu'est ce que tu aimes l'odeur des arbres enneigés. Tu marches un peu puis tu tournes la tête vers une silhouette blanche accolée à la roche, dans un recoin. Elle est de dos, tu ne sais pas encore de qui il s'agit mais tu t'approches car tu sais que c'est un membre de ton clan et donc que rien, en théorie, ne peut t'arriver.

- Bonjour, chantonnas-tu en avançant tranquillement vers le félin.

Il recule. La queue entre les pattes. Et voilà maintenant qu'il montre ses crocs blancs comme la neige. Tiens, tiens, en voila un qui n'apprécie pas ta présence. J'en ris en voyant ton visage se marquer de surprise. Tu as un petit mouvement de sursaut en voyant les canines du mâle devant toi. Tu n'as pas l'habitude qu'on agisse ainsi avec toi. Certes, tout les lions ne peuvent pas être aussi doux et gentil avec toi, petite lionne, mais voir celui là agir aussi farouchement te fait de la peine. Une lueur de peine parcourt ton regard l'espace d'un instant.Regardes-le, ce lion qui fuit tes yeux bleus, qui fixe la neige d'un air pas commode. Tu peux être sure, ange pathétique, qu'il ne te voudra pas du bien.

B... Bonjour tu me veut quoi ? demanda t-il, plutôt hésitant.

On dirait que tu lui fais peur, mais il faut dire que l'effet est réciproque n'est-ce pas Zwissia ?

- Je ne vous veux aucun mal, je vous le jure, dis-tu alors de ta voix douce, je ne suis pas une lionne de combat et je ne cherche pas les ennuis.

Je tombe à la renverse face à la surprise que tu fais. Comment oses tu parler sans réfléchir ! Il est vrai que c'est un lion de ton clan mais regarde donc comment il t'a montré les crocs ! C'est vrai aussi que s'il te connaît un minimum, il devinera bien assez vite que tu es une faible créature. Ne t'approches donc pas de lui Zwissia !

- Je veux vous prouver que je ne suis pas un danger...Croyez moi, nous sommes du même clan après tout.

Tu cours à ta mort. Il ne veut pas de toi, il veut être seul et tu devrais vraiment le satisfaire et le laisser. Il finit par regarder le ciel. Ce lion t'oublie totalement, ou alors il essaye de t'attirer avec son sourire. Tu vas tomber dans le panneau bien sûr. Tu souris à ton tour et tu arrives doucement à sa hauteur.

Ton coeur se serrait à mesure que tu le voyais. Ce lion paraissait si étrange. Il avait l'air à la fois d'avoir peur, de ne pas vouloir de toi ici, d'être triste et joyeux en même temps.

- Hum mère heu toi hum comment t'appelle tu ... Désolé je tu ressemble tellement à ma mère ...

Oh, tu comprends mieux ! La tristesse qui l'habitait te faisait bien plus de mal car c'était toi qui la provoquait. Le voilà qu'il versait des larmes et toi tu reste là, à le regarder avec un regard des plus suppliant. Tu étais malheureuse pour lui. Tu maudissais désormais ton physique de faire pleurer un membre de ton clan. Tu veux l'aider, lui parler, le connaitre, lui sourire.

- Je m'appelle Zwissia, répondis-tu, je suis vraiment désolée, je ne voulais pas vous faire tant de peine...

Tu le regardes, encore et toujours, tes yeux ne le quitte pas. Ton innocence et ta gentillesse te fond croire dure comme fer que tes simples mots l'aideront. Tu souris encore plus quand tu l'entendis ronronner comme un lionceau. Avais-tu réussit à soigner un peu ce coeur si triste ? Soudain, le lion blanc se mit à tourner autour de toi. Tu ne comprenais pas ce qu'il faisait et moi j'angoissais de la suite des événements. Tu sais Zwissia, ce n'était pas parce qu'il était de ton clan, qu'il était forcément pourvu de bonnes intentions...Tu prends une grande inspiration avant de continuer :

- Et vous ? Quel est votre nom ? Je sais, c'est stupide de ne pas le savoir alors qu'on est du même clan...Je n'arrive pas à m'en rappeler, je vous vois si peu. Vous avez l'air d'être du genre à rester dans votre coin n'est-ce pas ? C'est sans doute pour ça.

- Moi c'est Yakuti ou bien le fantôme .... Et oui tu as totalement raison ....-

Le fantôme ? Quelle horreur, quel nom pour un membre de ton clan ! Ah tu étais bien indignée n'est-ce pas Zwissia ? "C'est horrible de porter un tel nom, un tel fardeau !" Je ne te le fais pas dire ma belle naïve, mais chaque être vivant sur terre avait un fardeau non ? Même toi tu en avais un alors pourquoi pas lui ? Pourquoi ? C'était bien ce que tu te demandais, pourquoi est-ce qu'on l'appelait ainsi ? Yakuti, c'était tellement plus beau.

- Pourquoi on vous appelle le fantôme ? décides-tu de lui demander, je suis désolée si je suis trop indiscrète...

Même s'il te souriait, tu avais peur de le blesser intérieurement avec ce genre de question dont il n'avait peut-être pas envie de répondre. Ma foi Zwissia, si tu as si peur que ça d'entrer dans sa vie intime, tu n'as qu'à le laisser seul et retourner à tes occupations. Tu sais ? Sauter dans la neige et te dire à quel point le monde est beau ? Le genre d'idiotie auxquelles j'avais droit tout le temps avec toi.

- Sans vouloir vous déranger, pourquoi vous restez seul ?

Ah parce que tu continues en plus ? Je te préviens que s'il t'envoie balader, il ne faudra pas venir pleurer chez moi. Il y a des lions comme ça qui n'avaient pas envie d'avoir une tête de linotte comme toi dans leurs pattes, que veux-tu ? C'est comme ça ! Oh évidemment, tu étais bien trop gentille et tu n'avais pas du tout envie de laisser ce lion qui avait, on dirait bien, ton âge un peu près, tout seul. Quand tu l'entendais soupirer, à chaque fois, ça te faisait comme un pincement au coeur et tu avais bien envie de les arrêter ces pincements au coeur. J'ai une idée moi, fais demi-tour et reprend ta route ! "Non Conscience, malgré tout ce qu'il paraît, je sens qu'il a besoin d'un peu de compagnie..." Petite sotte.

Tu observais cet étrange énergumène tandis qu'il se dégourdissait les pattes autour de toi. Tout à coup, il se stoppa. Intriguée, tu continuais de le scruter mais tu n'osais cette fois ci ne plus rien dire, de peur d'interrompre de profondes et essentielles pensées. C'était ce que tu pensais en le voyant les yeux ainsi baissé sur son propre reflet dans la glace. Tu restais silencieuses, à m'entendre bailler aux corneilles.

Bien parce que j'aime être seul et je vais pas vers les autres, je reste dans mon coin,je me cache bien. Parce que je pense trop à mon passée encore et cela me force à resté seul... Parce que tout le monde va rire de moi à cause de mon physique assez maigre ....


Lorsqu'il te regarda, un nouveau frisson te parcouru l'échine. Cette sensation peinée que tu avais, dès que tu croisais son regard, comme si tu avais en face de toi une pauvre âme en peine. Franchement Zwissia, il y avait bien pire vie que la sienne ! "Qu'en sais-tu ?" Penses à ta mère. "Je pense à la sienne" Quelle lionne compatissante ! Beaucoup trop compatissante ! Ne penses-tu donc jamais à tes propres malheurs ? Pourquoi veux-tu toujours soulager les autres alors que toi même porte un fardeau ? Tu as beau sourire Zwissia, tu as beau rire et t'amuser, jeune féline maladroite, moi je sais ce qui se passe vraiment dans ton coeur et tu ne pourras jamais me le cacher.

- Mais...C'est triste de rester tout seul, non ? Tu aimes tant que ça la solitude ? Je sais que c'est dur de vivre un malheur et je sais aussi que ça te hantera toute ta vie mais si tu reste toujours dans ton coin, personne ne pourra t'aider pour que tu ailles mieux. Ne crois pas qu'on va se moquer de toi ! Personne n'est parfait ! Nous formons un clan, nous sommes unis, nous ne nous moquons pas les uns les autres, tu ne dois pas avoir peur. Aies confiance.

Oui cela est dure et oui je reste seul... D'accord je dois avoir plus enfin ce en toi et en les autres et en moi surtout .... Ma hum... mère aurais dis la même chose ...

C'est alors que la petite sotte que tu es s'approche de ce lion maigrichon pour lui donner un petit coup de tête affectueux contre lui. Tu devrais un peu plus penser à son intimité Zwissia ! Qui te dis qu'il en voulait de ton câlin ? Il faut arrêter de prendre tout le monde pour des peluches un jour ou l'autre.

- Tu as perdu ta mère n'est-ce pas ? demandes-tu alors.

Bah vas-y, remue donc le croc dans la plaie en plus de ça ! Moi qui pensais que tu avais plus de tact que ça, tu deviens décevante ma grande. Ah mais je sais parfaitement où tu veux en venir. Bon, c'est un peu normal puisque je fais partit de toi. Cela dit, par moment, je dois reconnaître que tu as encore l'art et le miracle de me surprendre !

- Moi aussi j'ai perdu ma mère...Je sais ce que tu ressens, mais tu ne dois pas te laisser abattre. Nous sommes tous là pour t'aider. Tu sais, si jamais tu as besoin de parler, ou même d'avoir de la compagnie, je serais toujours là pour toi, tu peux me faire confiance. Moi, je ne me moquerais jamais de toi.

Ah ça, je le confirme. Tu es bien trop gentille pour te moquer des autres. Tu ne rirais même pas d'un caillou qui se casserait la figure !

- Après, si tu as besoin d'être seul pour aller mieux, n'hésite pas, si c'est vraiment ce que tu veux. L'essentiel, c'est de faire tout ce qui pourrait t'aider à être heureux.

Et à nouveau, tu lui sors ton doux et beau sourire afin de le réconforter. Tu as vraiment du temps à perdre Zwissia. C'est alors que tu te décides à lui tourner le dos pour reprendre ta route. Ah, c'est pas trop tôt ! Mais alors que tu n'as fais que trois pas, tu pivotes la tête vers le lion blanc derrière toi et lui dis :

- Je vais continuer ma balade, viens avec moi si tu veux !

Tiens, je viens seulement de remarquer que tu t'étais mise à le tutoyer. D'un sourire encourageant, tu attendis un court temps sa réponse avant de reprendre la marche dans la poudreuse.

Alors que tu avais repris la marche pour poursuivre ta petite balade sur les sommets enneigés du Mont Blanc, tu entends comme des pas étouffés derrière toi. Tu devines évidemment de quoi il s'agit mais tu jettes malgré tout un regard par dessus ton épaule pour apercevoir le jeune mâle qui se hâte de te rejoindre en courant dans la neige. Ce dernier finit par répondre :

- Je viens avec toi et oui ma mère est morte ... Suite à une malade et elle ma rien dis ... Alors je n'est pue l'aider...-

- Je suis vraiment désolée pour toi.

Ta compassion ne servira pas à grand chose à mon avis. Tu en as le doute quand tu l'entends soupirer derrière toi. Cependant, tu ne perds pas espoir et tu continues de rayonner comme le soleil au dessus de ta tête. Quelle belle journée, tu te dis alors en pensant à l'astre de lumière qui fait scintiller la neige. L’une des choses que j'ai toujours eu le plus de mal à comprendre chez toi comme chez tout le monde, c'est cette manie de perpétuellement dire et répéter les plus plates évidences. Du genre "quelle belle journée" ou "comme vous êtes grand" ou bien "chéri, j’ai l’impression que tu es tombé au fond d’un trou de dix mètres, est-ce que ça va ?".

Tout à coup, le lion blanc qui chemine à tes côtés s'élance devant toi et gambade comme un lapin heureux en riant. Décidément, je ne sais pas toi Zwissia mais moi, je ne le comprends pas du tout. Oh je sais bien que toi tu t'en moques un peu. Tu souris et tu penses que du moment qu'il est content, tout va bien. Tu n'es pas une lionne très turbulente d'ordinaire mais tu te dis que profiter de la vie autant qu'il venait d'apprendre à le faire ne serait pas une mauvaise idée alors tu t'élances toi aussi et tu éjectes de la neige à chacun de tes bonds prodigieux.

Tu gambades, joyeuse, derrière le lion blanc, tu le suis, tu trottes dans la poudreuse à sa suite, tout sourire, il ne manque plus qu'un arc en ciel pour compléter ce pathétique tableau empli de naïveté, et de stupidité, tu m'excuseras Zwissia. Tout à coup, le jeune mâle devant toi s'arrête soudainement et toi, tu freines aussitôt et manques de peu de le percuter de plein fouet, ce que j'aurais aimé voir tout de même, je ne le cache pas.

Tu ma vraiment beaucoup appris ... Merci ... Tu ma rendue plus fort ...te dis alors cet énergumène étrange.

- Je suis ravie d'avoir pu t'aider ! clames-tu aussitôt, heureuse comme si c'est la meilleure chose qui puisse t'arriver aujourd'hui.

Ah c'est bien malin de lui avoir dit ça Yakuti ! Maintenant ça va lui faire la grosse tête pendant un bon moment et moi, eh bien j'en ai déjà marre. Tant d'innocence et de naïveté dans un seul corps, il n'y a que chez cette petite dévergondée qu'on peut trouver ça. Pauvre de moi, Conscience sans moyen de faire écouter sa voix tellement cette filouse est têtue. Mais malgré tout, malgré tout ce que je peux dire, la voir joyeuse comme ça, ça fait tout de même un peu plaisir. Elle pense qu'étant avec un membre de son clan, elle ne craint rien et que je ne dois pas m'en faire. Pour le moment, difficile de ne pas lui donner raison. Mais c'est qu'elle parvient à remettre en cause sa propre conscience ! Observant le paysage qui s'étendait sous ces pattes, tu inspires profondément l'air frais du nord avant de lancer un sourire au jeune lion.

- Dis-moi, tu n'as jamais rêvé du monde d'en bas ? lui demandes tu tout sourire avant de t'asseoir au bord du précipice au donne vu sur la beauté du monde qui s'étend jusqu'à l'horizon.

Tu n'as pas peur de la hauteur. Tu te plais, là, au dessus du vide. Tu trouves ça tellement beau et t'offre cette superbe sensation de liberté et de pouvoir. Après tout, tu es peut-être très gentille, tu es encore loin d'être trouillarde. Mais en tant que Conscience attitrée, je te demandes tout de même de faire attention à tes pattes !

Tu jettes un regard par dessus ton épaule et découvre le mâle qui arrive à ta rencontre et se poste juste à tes côtés. L'idée de te pousser dans le vide absolu ne lui frôlera pas l'esprit j'espère ? "Quelle conscience tordue tu peux être." Je sais, mais je suis comme ça ! Apparemment, il n'est pas aussi courageux que toi ce lion là. Car à peine t'a t-il rejoint en bas qu'il semble le regretter et prend finalement du recul après avoir jeter un oeil au précipice. Tu peux bien te vanter de ton courage Zwissia, je m'en rends compte, je le sais ! En tout cas, il prend son temps pour te répondre mais lorsque tu entends du bruit derrière toi, tu ne peux t'empêcher de te retourner et voir justement le lion qui vient de tuer un lapin. Pauvre créature ? C'est la vie Zwissia ! Oui, je sais, il n'y a que toi qui t'excuse auprès des animaux que tu chasses ! Tu fais tout pour que personne ne t'entend, ne pense que tu es folle d'avoir de la pitié pour les proies mais tu oublies que moi je suis là, et moi je t'entend demander pardon et remercier la bête pour sa viande. Quelle pathétique lionne tu es !

Oui j'ai toujours rêver a cela et toi? Mais je ne quittera jamais celui -ci, se clan et se territoire est trop cher a mes yeux pour cela... Je remplace aussi mes parents après tout et ils ont toujours vécue ici... te répond-t-il alors après avoir tout dévorer sans même penser à t'en proposer un bout.

- Oh je vois...Oui moi j'en rêve constamment. Je me dis que c'est dommage de ne pas pouvoir y aller. Il paraît que des lions comme nous ne pourraient pas survivre en bas.

Tu marques une pause avant de poursuivre :

- Tu sais quoi ? Un jour j'ai rêvé que j'étais dans un endroit très étrange, avec de la végétation partout, et sans une seule trace de neige, c'était très beau et mystérieux. Je m'étais perdue et je marchais à l'aveuglette dans cette étrange forêt chaude et humide et soudain, un lion au pelage d'or m'est apparu ! C'était un rêve magnifique. Je me dis que ça serait incroyablement de rencontrer vraiment un lion au couleur du soleil un jour, tu ne crois pas ?

Soudain, alors que le lion revient près de toi, il pousse un cri. Tu sursautes, tu glisses, Zwissia ! Accroches-toi ! Et tu t'accroches à la roche tandis que ton corps tombe dans le ravin...Ô seigneur ! Tiens bon Zwissia ! Tu gémis faiblement de frayeur, tu sors les griffes qui esquintent la roche et avec une incroyable vivacité, tu parviens à bondir hors du gouffre et pouf dans la neige ! Ouf ! Tu m'as fais une peur bleue ma belle ! Tu reprends ton souffle et moi le mien. J'en collerais bien une à ce lion qui rugit aussi brusquement ! Mais toi, évidemment, tu le regardes d'un air inquiet. Bah oui parce que même s'il a failli te précipité dans le vide, toi tu regarde le pauvre qui a une épine coincé entre les poils !

Je hum tu pourrais regarder si elle est encore la et me l'enlevé si sa ne te dérange pas...

Si c'était moi, je l'aurais expédié dans le précipice à ta place.

- D'accord, ne bouge pas.

Mais je ne suis pas toi. Enfin, je ne le suis pas vraiment, enfin, je ne suis qu'une partie, mais euh...Oh c'est compliqué tout ça ! Tu poses une patte sur son épaule et approche ta tête de ses côtés en cherchant du regard la dite épine. Une goutte de sang dans les poils blanc t'indiqua le chemin. Tu saisis alors l'écharde entre tes crocs et la retire rapidement avant de passer un coup de langue sur la piqure rouge qui se forme sitôt l'épine retirer.

- Et voilà, lances-tu avec le sourire, ça va ?

Oui cela serrait vraiment bien ! Cela devrais être vraiment merveilleux et ses paysages... Oui je vais super bien.

Tu souris puis t'installes à nouveau au bord du gouffre. Cette fois ci tu gardes le silence pour apprécier la paix et la sérénité qui t'enveloppe alors que tu admire la vue et épanouie ton esprit à la pensée qu'un jour peut-être, tu auras la chance de découvrir le monde d'en bas. Tu restes un long moment ainsi, tu te perds dans tes pensées, ton regard se perd à l'horizon et moi seul sait parfaitement ce qui se passe dans ta petite tête. Au bout d'un moment, tu te décide à te lever, tu t'étire, tu t'ébroues, puis enfin, tu pivote vers le jeune mâle qui était toujours à tes côtés avant de lui dire :

- J'ai été ravi d'avoir pu t'aider et t'avoir pu mieux te connaître. J'espère qu'on aura plus souvent l'occasion de se voir.

Tu maintiens ton doux sourire qui est capable de faire fondre tout le monde, puis tu t'éloignes de l'adolescent, faisant quelques pas dans la poudreuse avant de t'arrêter et de te retourner :

- Il faut que je rentre maintenant où mon père va se demander où je suis encore passé.

L'idée te fait lâcher un petit rire cristallin et taquin. Il était temps que tu penses un peu à ton paternel.

- A bientôt !

Puis tu regardes à nouveau devant toi et file en trottinant dans la neige comme un petit lièvre blanc. Au fur et à mesure que tu t'éloignes, tu deviens de plus en plus invisible, ton pelage se confondant avec la neige du mont blanc. Finalement tu retournes auprès de ta famille, ton père, tes soeurs et le reste du clan de nordique que tu chéris tant. Tu es ravie de cette nouvelle rencontre et tu sais surtout que ce n'est pas la dernière.