*Le soleil tapait fort en cette journée, brûlant le sable de ses rayons lumineux et alourdissant l’atmosphère de sa chaleur étouffante. La température des lieux était semblable à celle d’une fournaise et il n’était pas bon de rester au soleil, même lorsqu’on a l’habitude ! C’est pourquoi, Chizi était allongée, à l’ombre d’un acacia aux feuilles jaunies. Elle connaissait le Désert et ses points stratégique alors les quelques lieux où il y avait de l’ombre ou des points d’eau étaient primordiaux pour survivre sous ces latitudes arides. La lionne s’était éloignée de son groupe, ayant dans l’idée de chasser tranquillement des petits rongeurs imprudents. Bien évidemment, elle savait où retrouver son groupe puisque malgré leur pérégrination, il y avait toujours des lieux fixes pour se retrouver !

Quoiqu’il en soit, à cet instant, Chizi ne voyait pas l’ombre d’un chat, observant de ses prunelles violettes les dunes et le sol poussiéreux, à la recherche de mouvements suspects. Elle ne marchait pas car sous ce ciel éblouissant, elle risquait fortement de cramer et de se déshydrater. Il fallait attendre, être patient. Telle était la loi du désert si l’on était trop précipité ! Pourtant, Chizi voulait un peu d’action, voir surgir une gerbille de son terrier pour pouvoir enfin un peu jouer ! C’était rudement dur pour notre petiote de rester ainsi sans rien faire… Elle devrait en avoir l’habitude mais malgré tout, cela la frustrait de ne pouvoir assouvir son désir de chasse. Si seulement le soleil n’était pas aussi… Dangereux !

Le temps s’écoulait, la chaleur persistait et notre jeune lionne s’impatientait. Bon, il fallait qu’elle bouge, qu’elle trouve quelque chose à faire ! C’est donc naturellement qu’elle décida de se diriger vers un point d’eau non loin de là mais il ne fallait pas trop tarder sous le soleil. Son pelage clair la protégeait de pas mal de soucis mais il ne fallait pas jouer avec le feu ! C’est ainsi qu’elle se mit en route, marchant doucement sur le sable chaud. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, le sol pouvait être un véritable fardeau lors de monté de dunes mais notre protagoniste avait l’habitude. Et c’est ainsi, en haut d’une colline de sable, qu’elle vit au loin une tâche sombre, contrastant avec le décor beige. Cette tâche se déplaçait assez lentement, preuve qu’il s’agissait d’un animal ! Seul soucis, c’est qu’il ne s’agissait guère d’un rongeur mais d’un animal bien plus gros. Ce n’était non plus un coyote ou un chacal… Tous ce que Chizi pouvait affirmer, c’est que l’animal devait souffrir sous ce soleil avec un pelage aussi sombre ! Était-il bien conscient des risques qu’il encourait ? Quoiqu’il en soit, dans l’ordre des choses, la lionne ne devait pas intervenir, laissant le Désert décider du sort de ce téméraire mais non moins stupide quadrupède. Cependant, elle était curieuse… Elle voulait savoir qui cela pouvait-il bien être.

Elle décida donc de suivre discrètement cet animal, se confondant avec le milieu pour pouvoir se rapprocher de sa cible. Il ne fallait pas faire de bruit et c'était un point fort de notre félin qui savait parfaitement comment se déplacer. Elle arriva finalement à s'approcher suffisamment que pour avoir la certitude de se trouver face à une autre lionne. M...Mais que faisait-elle donc ici!? De quel droit foulait-elle ses pattes sur les Terres des Jangowas, pour qui se prenait-elle?! Chizi était partagée entre l'envie de la laisser mourir de soif dans cet enfer qu'était le Désert ou de l'interpeller pour la réprimander et l'emmener loin de ses terres. La première solution était plaisante dans la mesure où notre protagoniste ne devait pas affronter cette intrus. Cependant, elle ne pouvait pas la laisser en cas où le Désert ne lui serait pas fatale. Il fallait que cette étrangère sache qu'elle n'était pas la bienvenue! Après tous, est-ce que les Jangowas s’amusaient à empiéter les autres régions? Chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées! Oui, c'était son devoir de lui demander de partir et de ne plus jamais revenir! Mais elle avait un peu peur... Elle n'avait fait cela que très rarement et surtout, elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Bref, c'était pas la chose la plus facile qu'elle eut à faire!

C'est ainsi qu'elle s'avança vers la lionne égarée et l'interpella d'une voix forte, de manière à se faire entendre et à la surprendre. Elle était dans son dos, se faufilant tel une serpent!*