La brume s'était installée sur les vastes plateaux des montagnes humides, comme chaque soir et matin. L'atmosphère y était un peu comme par temps d'orage, sans pour autant l'être réellement. Hors maintenant, il faisait un peu plus frais, tout en restant dans le supportable. Nous étions le soir, bien que le soleil ne soit pas encore a dessiner ses horizons orangés sur toute la savane, bien haut dans le ciel. L'ambiance y était détendue, la terre molle s'enfonçait doucement a chaque pas que je faisais, silencieux dans cette plaine grouillant de petites bruits tel des froissements d'herbes ou même de petits chants de grenouilles, qui s'était surement rassembler autour d'un étang encore bien lointain.
Mais ce n'était pas ces amphibiens ou les oiseaux qui survolaient cet endroit qui m'occupait les pensées, mais ce que j'avais vu aux abords et parmi la brume. Des zèbres, antilopes parfois mais aussi un des herbivores les plus farouches que j'aurais croisé étant plus jeune : des buffles. Ils sont les plus agressifs envers les lions. A leur peau noire et résistante, mais en particulier a leurs cornes impressionnantes, même un lion débutant dans la chasse serait les reconnaître. Il faut bien être plusieurs pour en attaquer un, au risque de devoir fuir le plus loin possible ou dans un arbre. Hors, dans cette brume peut-être un fauve aurait plus de chance ?

Mes yeux violets tentèrent de percer la brume pour apercevoir ce qu'il y a devant moi, a une dizaine de mètre. J'avançais silencieusement parmi les brins d'herbes humides. Le bon point ici, c'est que mon pelage grisé et ma crinière noire se fondait parfaitement avec ce manteau humide qui inondait la plaine d'un air fantomatique pratiquement. Mes oreilles étaient dressées vers le ciel, aux aguets pour le moindre bruit qui pourrait trahir la présence d'un individu, si celui-ci était trop proche de ma position. J'admirais l'endroit en même temps, et sa température agréable, dont l'humidité qui se formait en minuscules gouttes sur mon pelage encore sec et chaud. Je secouais lentement ma tête tout en ébrouant ma crinière, reprenant ma marche en me léchant les babines. L'endroit serait un bon terrain de chasse, mais pour l'instant je n'avais pas réellement faim. Je pensais juste a identifier le paysage, le graver dans ma mémoire. Je savais parfaitement d'où je venais, mais quelque chose finit par me sortir de mes pensées. Mes oreilles se dressèrent, tandis que je tournais la tête vers une direction d'où il m'avait cru percevoir quelque chose.

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HAKI - Prince de Freeland (9 mois)

Freeland, c’était quand même drôlement grand, même pour un prince comme lui. Son papa, Déjem, lui avait même dit qu’il était plus grand que le mythique royaume de Prideland ! C’était vraiment cool, sauf que voilà : on s’y perdait beaucoup plus facilement … et Haki ne faisait pas exception à la règle. Son père avait décidé de quitter un temps le Repère des Lions pour aller vivre dans la Jungle des Gorilles. Oh, ça n’était pas définitif, mais cela changeait toujours les habitudes d’aller vivre ailleurs quelques jours ! Une fois arrivé, Haki était partis jouer à cache-cache avec ses copains … sauf qu’au fur et à mesure du jeu ils s’étaient de plus en plus éloignés, et personne ne s’en était rendu compte, pas même les nourrices qui avaient pour mission de les surveiller.

— Ahah, ils ne me trouveront jamais ici !

Haki se faufila entre deux rochers et, dissimuler dans l’ombre, il attendit que quelqu’un vienne le trouver. Il attendit longtemps, très longtemps, trop longtemps.

Persuadé que personne ne viendrait, le jeune prince sortit de sa cachette, fier d’avoir gagné, mais lorsqu’il appela ses copains, seul le silence lui répondit … et le lionceau commença alors à paniquer. Tout autour de lui, une brume commençait à sortir de la terre, et Haki n’avait jamais vu ça auparavant. Est-ce que c’était des esprits qui venaient le chercher ? Le cœur du lionceau se mit à battre très fort. Au loin, il voyait le soleil, immense halo de lumière, descendre vers l’horizon …

— Y a quelqu’un ? Wouuuouuuuu ! A l’aide !

Appela Haki. Pourquoi son papa ne l’avait-il jamais emmené ici ? C’était quand même le comble, pour un prince, de se perdre dans son propre royaume. La honte même, mais … que pouvait-il bien y faire ? Le petit continua de crier, sans réfléchir aux potentiels ennemis qui pouvaient l’entendre … mais il avait trop peur de passer la nuit dehors et tout seul pour y penser.

Ma deuxième oreille tiqua plusieurs fois, mes yeux se plissant légèrement. Mon ouïe ne m'avait pas tromper, j'entendais bien parmi la brume une voix, résonnant en écho faiblement jusqu'à ma position. Je serais parti plus loin si je n'avais pas reconnu ses cris, propre aux plus jeunes d'entre nous : un lionceau. J'entrouvris mes mâchoires en relevant la tête, oreilles tendues pour définir d'où venait ces appels. Mes pattes se mirent silencieusement a trottiner vers cet endroit perdu dans la brume et l'obscurité qui envahissait très lentement la plaine. Que venait faire un aussi jeune lion ici ? Je me le demandais bien, a moins qu'il soit ... Je rayais cette idée de ma tête, m'arrêtant après quelques mètres pour me rediriger vers les appels plus net encore.
C'est ainsi que je perçus a quelques mètres de moi une petite ombre parmi les herbes, penchant ma tête vers le sol tout en ouvrant mes yeux violets sur ce qui continuait a crier. Avec toute cette agitation il serait capable d'attirer les seuls dangers ici : les buffles. Moi seul, si j'arrivais a les distraire j'aurais peut-être une chance, mais a éloigner c'était une autre affaire. C'est avec cette conviction de sentir les dangers approcher que moi-même je fis quelques pas calmes vers la petite masse, abaissant ma tête jusqu'à pratiquement sa hauteur.

Hé, calme toi, tu vas attroupé toute la savane, lui dis-je avec une voix basse et douce.

Si j'étais froid et prudent avec les lions en âge de prendre leurs responsabilités, j'étais particulièrement calme et attentif avec les lionceaux, surtout dans ce genre de situation. Le petit fauve que j'avais sous mes yeux ne devait pas être plus âgé qu'un an, a la fourrure foncée et aux yeux verts. Il semblait avoir un fin début de crinière sur le crâne, c'est avec ça que j'en déduisis que c'était un mâle. Bizarrement, ses poils aux bouts des oreilles, du menton et du visage me rappelait quelqu'un que j'avais surement dû apercevoir de loin une fois ou deux. Ses yeux verts et ce pelage foncé de même. Visualisant d'un coup d'oeil si par hasard il n'était pas en mauvaise posture, ma tête se redressa parmi la brume. Si par hasard quelque chose venait a approcher, je ne voulais pas être pris par surprise, surtout pas par des buffles ou d'autres animaux a cornes. Je le regardais de nouveau dans les yeux, avec un regard naturel mais qui se voulait sincèrement calme.

Que fais-tu ici, seul ? La nuit va bientôt tomber.

Continuais-je, avec le même ton.

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HAKI - Prince de Freeland (9 mois)

Ah, enfin ! Quelqu’un arrivait ! Ce n’était pas trop tôt ! Tandis que l’inconnu s’approchait, Haki s’empressa de le rejoindre, sans aucun complexe ni trace de timidité. Haki n’avait peur de rien, et c’était bien ça, le problème. L’inconnu ne lui disait absolument rien et il ne l’avait pour ainsi dire jamais vu. Etait-il simplement Freelander ? Le jeune prince ne se posa même pas la question. Après tout, son père lui avait dit que leur royaume était vaste, il était fort probable que certain Freelander lui soient inconnus !

— Oh, bonjour monsieur ! Excusez-moi mais, j’avais peur que personne ne m’entende ! (comme si c’était possible) Je suis désolé mais en fait euh … en fait je suis perdu.

Avoua Haki. Son père lui avait appris à être poli, quelque soit la situation, et le jeune prince n’y manquait pas. Il dévisagea un moment le lion face à lui … il était vraiment bizarre ! Sa crinière était noir et son corps tout gris, que lui était-il arrivé ? Avait-il perdu ses couleurs ? Où étaient-elles passées ?

— Oh bah dit donc, il est drôlement bizarre votre pelage … est ce que … est ce que vous avez perdu vos couleurs ? Elles sont passé où ? Annh, et vos yeux ! Ils sont trop trop bizarres ! Pourquoi ils sont comme ça ?

S’il y avait bien une chose que Haki ne savait pas faire, c’était garder sa langue. Nhan mais franchement, plus pipelette que lui, est ce que ça existait ?

— Pardons, il faut que j’arrête de parler ! Mon père dit que j’arrête pas de parler, et puis les nourrices aussi, enfin bon c’est bon je me tais.

Il demeura une fraction de seconde silencieux, avant de recommencer.

— Vous savez, je suis quelqu’un d’important, alors il ne faut pas qu’il m’arrive quelque chose, parce que sinon mon papa bah il va pas être content du tout.

J'avais a peine posé une question au jeune lionceau que, surement bien bavard -contrairement a moi-, m'assaillit de réponses et de remarques. Oh, bonjour monsieur ! Excusez-moi mais, j’avais peur que personne ne m’entende ! Je suis désolé mais en fait euh … en fait je suis perdu. Oh bah dit donc, il est drôlement bizarre votre pelage … est ce que … est ce que vous avez perdu vos couleurs ? Elles sont passé où ? Annh, et vos yeux ! Ils sont trop trop bizarres ! Pourquoi ils sont comme ça ? Pardons, il faut que j’arrête de parler ! Mon père dit que j’arrête pas de parler, et puis les nourrices aussi, enfin bon c’est bon je me tais... Vous savez, je suis quelqu’un d’important, alors il ne faut pas qu’il m’arrive quelque chose, parce que sinon mon papa bah il va pas être content du tout. Un moment, j'avais eu envie de lui répondre par des phrases courtes tel que "C'est pour mieux chasser, mon enfant" ou pour mieux faire parler les curieux ! Un sourire léger se dessina au coin de ma gueule, tandis que je fixais toujours le lionceau curieux.

Je suis né comme ça, c'est tout.
En réalité, je ne savais même plus par quoi commencer, ni aborder. J'avais bien vu qu'il était perdu, mais sans nourrice ? Surveillance ? Ce serait-il sauvé ? Non ... Impossible. Enfin, peut-être faudrait-il déjà le calmer davantage ? A force de parler, il va vraiment réussir a nous attirer des problèmes.

Si tu veux qu'il ne t'arrive rien et que ton père ne soit pas fâché, baisse la cadence et le ton, un moment je redressais la tête, aux aguets. Cela faisait la deuxième fois que j'avais des doutes, et c'est ainsi que je regardais de nouveau le lionceau, ma tête baissait vers lui. Suis-moi, et sans bruits.

Je me détournais vers la direction opposée, par où j'étais venu. J'avançais rapidement, mais sans dépasser une limite pour le lionceau et pour les bruits alentour. Ce fut après une bonne distance, revenu a l'emplacement où j'avais commencé a entendre les appels, que je me stoppais. Ma tête se tourna vers la petite boule de poils, proche de mes pattes.

Quel est ton nom ? lui demandais-je. Je continuais cependant avec une autre question. Parle moi un peu de ton père, il doit être aussi important que toi, non ?

Mes yeux pendant ce temps, se baladèrent sur l'horizon maintenant sombre, ayant fait place a un début de nuit. Mes oreilles restaient dressées. Le silence s'était fait plus important, tandis que je me posais assis au milieu de la brume et de l'herbe fraîche. Les étoiles commençaient a apparaître, une a une en accompagnant un petit vent encore tiède de la chaleur de la savane.

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HAKI - Prince de Freeland (9 mois)

Ohlala, ce monsieur au pelage bizarre n’avait pas l’air vraiment sympa … Lui non plus n’aimait pas quand il parlait ? Pourquoi les gens n’aimaient-ils pas quand il parlait ? L’adulte semblait anxieux, et le lionceau ne comprenait pas pourquoi … de quoi avait-il donc peur ? N’était-il pas un adulte fort et puissant ? Freeland n’était en guerre avec personne, alors pourquoi auraient-ils des ennemis ? En silence, le lionceau suivit l’adulte au pelage clair. Et lui, d’où venait-il d’ailleurs ? Qui était-il ? Le petit s’apprêta à le questionner, mais l’adulte fut plus rapide que lui. Quel était son nom ? Qui était son père ? Ah, il ne venait pas d’ici lui !

— Moi, j’m’appelle Haki ! Et mon papa, c’est Déjem. C’est le roi de touuuuut Freeland !  Vous venez pas d’ici hein ? Parce que ici, tout le monde sait ça ! déclara le lionceau

Les Freelanders savaient beaucoup d’autres choses que Haki prit bien soin de ne pas dire. La Grande Chasse avait remué tout le monde sur le royaume et la tragédie qui avait suivis était encore présente dans bon nombre de cœurs … celui d’Haki compris.

— Et vous, vous venez d’où ? C’est quoi votre nom ? Et pourquoi vous êtes tout seul ? Vous devez être drôlement fort pour pouvoir vous promener tout seul !

Et voilà, il recommençait.

— Vous savez, si vous êtes tout seul, je suis sûr que mon papa voudra bien que vous dormiez chez nous ! Parce que, vous m’avez surement sauvé la vie hein ! Et mon papa paie toujours ses dettes, parce qu’un roi doit toujours payer ses dettes.

Récita Haki.

Il continua de plus belle au moment où je m'assis, bien que cette fois-ci il ne parlait pas dans le vide. Je l'écoutais attentivement. Moi, j’m’appelle Haki ! Et mon papa, c’est Déjem. C’est le roi de touuuuut Freeland ! Vous venez pas d’ici hein ? Parce que ici, tout le monde sait ça ! Et vous, vous venez d’où ? C’est quoi votre nom ? Et pourquoi vous êtes tout seul ? Vous devez être drôlement fort pour pouvoir vous promener tout seul ! Vous savez, si vous êtes tout seul, je suis sûr que mon papa voudra bien que vous dormiez chez nous ! Parce que, vous m’avez surement sauvé la vie hein ! Et mon papa paie toujours ses dettes, parce qu’un roi doit toujours payer ses dettes.

L'une de mes oreilles tiqua, sans lâcher du regard le jeune lionceau. Un prince, celui des Freeland a ce que j'avais entendu. Quelque part, j'avais compris que ce petit n'était pas un lion banal qui s'était perdu ici, mais de là a être un prince. Déjem. Ce nom ne m'était pas inconnu, du moins aussi longtemps que je m'en souvienne. Son père, le roi de Freeland a cette heure-ci doit être mort d'inquiétude de ne pas retrouver son fils. En même temps, les Terres humides était bien l'un des derniers endroit a visiter de nuit pour un lionceau.
Les questions suivirent rapidement, plissant légèrement les yeux a l'entente du dernier paragraphe. En réalité, je doutais que son père en voyant un lion adulte et étrange aux côtés de son fils, ne soit assez calme pour différencier un sauveur d'un danger. Je pouvais cependant comprendre, perdre son fils devait être par dessus toute les souffrances physiques. Rien ne valait la perte d'un être cher. Mes paupières clignèrent, m'allongeant après un court instant tout en restant près d'Haki. J'observais les étoiles.

Enchanté, Haki ... Je me nomme Rono, originaire des Terres Nordiques. J'aime la solitude, elle me permet de mieux réfléchir. dis-je calmement, avant de le regarder de nouveau. Je ne suis pas spécialement fort, mais prudent.

Un sourire léger étira mes babines, levant mes prunelles violettes a travers la brume. Hors, Haki était particulièrement imprudent. Enfin, je pouvais bien lui pardonner ça, car il pourrait être en plus insupportable.
Je me levais de nouveau, prenant mon temps pour réfléchir. Il devra traverser la brume pour venir jusqu'à longer la jungle des gorilles, puis traverser les montagnes pour apercevoir le repère des lions. Ils devaient surement être aux alentours, a chercher le jeune prince. Je me léchais un croc, le ventre vide. Je me demandais a ce moment-là si avant de partir, une petite chasse n'était pas de trop, autant pour moi que pour Haki.

Tu as faim ?

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HAKI - Prince de Freeland (9 mois)

S’il avait faim ? Haki avait tout le temps faim.

— Oh, oui, mais … mais, il faut vraiment que je rentre. Mon père va être très inquiet, et mes copains aussi. On jouait à cache-cache mais j’me suis trop éloigné. J’espère qu’ils ne se sont pas perdus eux aussi !

Affirma le jeune prince. L’idée que ses copains étaient peut-être dehors, seuls dans la nuit, le traversa … et s’ils s’étaient perdus en le cherchant, comme lui ? Lui n’était peut-être plus en danger grâce à ce grand monsieur au pelage si bizarre, mais ce n’était peut-être pas le cas de ses copains qui erraient peut-être dans la brume à l’heure où il y pensait … Et puis, comme pour affirmer ses dires, le lionceau entendit des bruits de voix au loin, que la montagne fit résonner. Parmi ces voix, Haki reconnu celles des lionceaux avec qui il jouait, mais également celles d’adultes du clan et, plus important encore, celle de son père … le jeune prince dressa les oreilles et commença à s’agiter.

— Oh, vous entendez ! C’est eux, c’est eux ! Ils sont venus ! Ils doivent me chercher !

Affirma Haki. Le lionceau se précipita vers les voix en criant à son tour :

— Je suis là ! Je suis là ! Par ici ! Par i…

Soudainement, le lionceau s’arrêta, comme stopper par quelque chose. Lorsqu’il se rendit compte de son erreur, il était déjà trop tard : ses pattes venaient d’être prises dans la vase, et plus le lionceau se débattait, plus les choses empiraient.

— Oh non ! La vase est en train de me manger !

Haki se débattit de plus belle, sans pour autant améliorer sa situation.

Comme je m'en doutais, c'est d'un réponse positive qu'il me répondit. Oh, oui, mais … mais, il faut vraiment que je rentre. Mon père va être très inquiet, et mes copains aussi. On jouait à cache-cache mais j’me suis trop éloigné. J’espère qu’ils ne se sont pas perdus eux aussi ! Ah, d'est donc comme ça qu'il s'était perdu ? C'était plus compréhensif qu'un lionceau qui se balade seul... Ce fut d'ailleurs a ce moment là que mes oreilles se redressèrent vers l'horizon noir, Haki semblant reconnaître ses voix et ses cris quelques instants après. Oh, vous entendez ! C’est eux, c’est eux ! Ils sont venus ! Ils doivent me chercher ! Je n'eus pas le temps de lui crier : Non ! qu'il partit en courant, appelant ses voix au loin. Il se dirigeait surement vers les herbes certainement boueuses des montagnes humides. Ce que je craignais arriva sous mes yeux, alors que j'étais parti de trois foulées vers lui : il se fit soudainement stopper par la vase, ses pattes disparaissant dans celle-ci. D'autant plus que celui-ci, par réflexe se mit a se débattre en criant.

Rapidement je vins vers lui, observant la vase dans laquelle il s'enfonçait. Je savais peu de choses sur ses phénomènes naturels mais je savais au moins le moyen d'en sortir.

Calme toi ! Arrête de te débattre ça ne fait que t'enfoncer un peu plus ! lui dis-je, mon regard dans le sien. Malgré mon ton a tendance autoritaire, je restais calme. Laisse toi flotter ... Essaye de bouger doucement tes pattes en les tournant.

Je le regardais toujours, attendant qu'il n'essaye ce que je lui demande pour regarder l'endroit autour : un petit estuaire.. Si la marée venait, Haki pourrait être englouti. Sans attendre plus, je me penchais vers lui, mes pattes avant sur terre ferme alors que mes griffes rentrèrent dans la terre pour l'accrocher solidement. Je l'attrapais par la peau du cou doucement avant de le tirer, prenant autant appui sur mes pattes arrières que sur mes antérieures. Lentement, très lentement le corps boueux du lionceau se dégageait, bandant mes muscles pour avoir une force égale a celle qui retenait coincé le jeunot.
Ce fut après deux minutes que j'entendis les pattes sortir dans un bruit humide et collant de la vase. Libérer, je m'éloignais de quelques pas du trou qui se reboucha en quelques bulles, tandis que l'eau commença a recouvrir l'emplacement boueux des herbes. Je vais te ramener a ta famille.

Haki pendu par la peau du cou, je tournais la tête vers les voix qui étaient bien plus proche qu'auparavant. Il semblerait que l'estuaire nous sépare encore, trop boueux et dangereux pour les adultes. Si je venais a m'enfoncer moi-même dedans, il faudrait plus d'un lion pour m'en sortir ou je devrais le faire seul. Reculant, je marchais le long de la surface piège, assez pour trouver l'endroit où elle se resserrait. Le plus facile a sauter, et le moins dangereux.
Prenant un élan, en quelques foulées je pris appui sur mes pattes dans un grand bond puissant. Je ne voulais en aucun cas retombé sur cette partie de vase. Après quelques secondes j'atterris sur l'autre terre ferme, plus proche encore des voix que j'en voyais des ombres parmi la brume. Ce fut là que je déposais Haki, afin qu'il rejoigne sa famille. Ma tête redressait, camper sur mes pattes j'étais attentif a la scène, mon air toujours calme comme ultime expression.

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HAKI - Prince de Freeland (9 mois)

Cette saleté de boue ne le libérerait donc jamais ? Haki se débattait encore et encore, en vint … malgré les conseils de Rono, le jeune prince n’arrivait pas à garder son calme, et la vase ne l’épargnait pas … alors, le grand lion au pelage gris l’attrapa par la peau du cou, et s’en suivit une lutte acharnée, silencieuse et lente contre la force de la glaise et celle de l’adulte. Lorsque, enfin, le mâle parvint à le sortir de là, Haki était tout tremblant et avait soudainement perdu l’envie de parler. Rono le garda dans sa gueule, et ce ne fut pas pour lui déplaire, car le lionceau se demandait vraiment s’il serait capable de marcher désormais : il était tellement fatigué … et puis, il n’avait plus tellement envie de poser ses pattes sur ce sol de malheur maintenant !

Le lionceau se laissa donc porter par Rono, qui lui fit traverser les Montagnes Humides bien plus rapidement qu’il ne l’aurait pu. Bien vite, les Freelanders rejoignirent le lion au pelage gris, et le roi lui-même était parmi eux. En voyant son fils sain et sauf, un sentiment d’intense soulagement naquit sur son visage. De tout son cœur, il remercia cet étranger qui venait sans aucun doute de sauver la vie de son unique fils. Haki quant à lui, après être venu rassurer son père de sa présence, revint vers son sauveur.

— Quand je serai Roi, tu auras le droit de venir vivre chez moi si tu veux. Chez nous, c’est drôlement mieux qu’ici … affirma le lionceau.

Même si, techniquement, les Montagnes Humides faisaient partis de son « chez lui ». Le Roi Déjem s’avança à son tour vers Rono.

— Et même avant, si tu le souhaites. Tu as toute ma gratitude et celle de mon peuple. Si un jour tu cherches un endroit où dormir, une maison, n’oublie pas que tu seras toujours le bienvenu sur les Terres Libres.

Déjem jeta un regard à son fils, et d’un signe de tête il lui intima de rentrer. Après de moults remerciements, les Freelanders firent demi-tour et rentrèrent chez eux. Une lionne pris Haki sur son dos, et ils disparurent dans la nuit et la brume, tel des fantômes, comme s’ils n’étaient jamais apparus. Si Rono souhaitait les suivre ce soir, il était libre de le faire, car l’invitation du roi était valable en tout temps en tout lieux.

[Excuse-moi j’abrège un peu, étant donné qu’il commence à y avoir du monde tu peux RP avec d’autre personne maintenant, ça nous allège niveau boulot. Merci !]

Comme je m'y attendais, le Roi, Déjem était présent, tout aussi inquiet que le reste du groupe. En me voyant arriver, il ne mit pas plus de quelques secondes a venir voir son fils que je reposais doucement par terre, l'inspectant du regard. Moi-même je le regardais un instant finir de trembler, surement encore secouer par les événements. Enfin, mon regard pourpre se posait sur le visage soulagé de Déjem, un sourire discret s'étirant sur mes babines. Voir le fils et le père ainsi me faisait un léger pincement au coeur, me revoyant moi et ma mère alors que je n'étais encore qu'un lionceau agité et en soif de découverte.
Les remerciements affluèrent, visiblement pris d'un apaisant soulagement maintenant que son fils était proche de lui et en sécurité. Même Haki, bien qu'encore jeune se tourna vers moi de nouveau. Quand je serai Roi, tu auras le droit de venir vivre chez moi si tu veux. Chez nous, c’est drôlement mieux qu’ici … Un sourire presque attendri et sage étira mes babines, soulagé de le voir de nouveau parler. Un instant, j'avais cru qu'il ne soit trop atteint de cette mésaventure.

Ma tête se redressa alors vers Déjem qui s'avança a son tour. Et même avant, si tu le souhaites. Tu as toute ma gratitude et celle de mon peuple. Si un jour tu cherches un endroit où dormir, une maison, n’oublie pas que tu seras toujours le bienvenu sur les Terres Libres. D'un signe de tête noble et léger, je le remercia a mon tour pour cette invitation. Par mon regard, je lui fis tout aussi comprendre que c'était naturel d'avoir aidé dans ces moments son fils. Après tout, qui aurait laisser un lionceau ainsi, perdu ?
Les remerciements continuèrent encore, avant que finalement la troupe des Freelanders ne rebroussent chemin parmi la brume, vers leurs terres. Un sourire planait sur mes babines en les regardant ainsi disparaître, alors que mon museau se leva vers le ciel doucement. La Lune était là, parmi ses étoiles. Cette nuit, j'allais rentrer a Prideland, tout en gardant ce souvenir dans un coin de ma tête.

[Il n'y a pas de mal. Merci a toi aussi d'avoir tout de même continuer a me répondre, malgré tes nombreuses tâches !]

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