Je ne savais plus rien. Je ne réfléchissais plus. Comme si mon corps s'était stoppé de lui-même. Mes sens avaient été coupés de la réalité, fixant dans le vide un point invisible. Mon expression, mes iris, tout étaient ternes, aussi dur qu'un mur de pierre, comme mon esprit actuel. Tout ce qui me repassait en mémoire, c'était cet instant. Ce cauchemar réel qui s'était déroulé sous mes yeux, faisant ressortir les démons de ma vie antérieure. Mes peurs, mes colères. La seule chose que j'avais redouter toute ma vie était arriver, sous mes yeux. Le traumatisme me hantait comme un fantôme persécuteur, me laissant me perdre dans ce néant infini qu'était le vide d'une âme brisée. J'avais déjà vécu cette sensation, mais quand ? Où ?

Mes pas s'étaient arrêtés ici, sans que je ne m'en rende compte. Beaucoup de sentiments étaient mélangés en cet instant. La colère, la culpabilité, le désespoir, la honte. Un poids invisible m'écrasait, faisant plier mon dos, pencher ma tête et couper ma respiration. Mes babines tremblantes, je me sentais défaillir, si bien que sans le prévoir, mon corps se laissa tomber sur cette colline. Le bruit de la.. chute, fut lourd, imprévu. Mes oreilles ne bougeaient plus, tombantes et le vent doux qui me caressait le dos et le derrière de ma crinière ne suffisait plus a m'apaiser. Un seul nom résonnait dans ma tête, celui de mon roi défunt.

Mes paupières se fermèrent, cachant ma tête sous l'une de mes pattes antérieures, comme pour me protéger du regard que me porter le ciel a ce moment là. Mon air, que j'avais sût garder stoïque en présence du groupe de vagabonds que nous étions devenu, s'écroula soudainement, comme mes larmes finirent par dégringoler sur mon pelage cendré, laissant une marque sur leur passage. Une marque qui ne s'effacera pas, tant que le choc ne sera pas passer.
Je sentis alors quelque chose venir contre mon épaule. Une douceur que ce vide douloureux m'avait momentanément fait oublier. Plongé dans mon néant, je n'avais pas vu, encore moins senti ma chère amie venir. Ce ne fut que quand je daignais retirer ma patte de mon visage et tourner mon regard désespéré, noyé de larmes, vers les deux sphères dorées qui m'observer que je me souvins. Kuzali... Un soleil aimant en ces temps d'abysse.

Ma voix, cassée et plus grave qu'on le n'aurait jamais cru, s'éleva. Alors qu'on aurait attendu de la colère ou même de l'hésitation, elle était plus calme que jamais. Comme un vent hivernal, mais au combien froid. J'étais perdu.

RONO ○ J'aurais aimé que tu ne me vois jamais ainsi.

KUZALI ○ Tu te souviens de la dernière fois où nous nous sommes vus ici ? Ce n'était alors que notre deuxième rencontre. Bien du temps s'est écoulé depuis cette nuit là et pourtant, son souvenir reste intact dans mon esprit. Je ne te l'ai jamais dit mais ce soir-là, j'étais plus désespérée que jamais. Mon exil, ma famille... tous ces souvenirs m'avaient assailli d'une force si brutale que je pensais devenir folle. Mais malgré la noirceur dans laquelle je sombrais, une lumière débordante de chaleur et de bienveillance m'a tiré de cette spirale infernale. Cette lumière c'était toi Rono.

Mes oreilles se redressèrent doucement, observant les deux orbes dorées, emplies d'émotions et luisantes d'un léger voile humide. Je pouvais le sentir... Elle m'avait ouvert son coeur et partager maintenant ma peine. Elle était là, son coeur vibrant dans son poitrail. Sa patte, avec douceur, toucha mon épaule, alors que je posais un instant mon regard sur celle-ci. Même si mon visage restait refermé sur lui-même, ses paroles m'étaient nécessaires. Les entendre... De sa propre bouche, me semblait indispensable, pour réussir a me relever de cette longue chute, qui me prendrait certainement plus d'un temps pour que je remonte la pente. Malgré toute ma volonté a me dire qu'il y avait des raisons a cet événement, je ne pouvais pas le faire seul.

KUZALI ○ Tu as toujours été présent pour moi et pourtant, je n'ai jamais pris le temps de te remercier pour tout ce que tu as fait. Tu es quelqu'un d’irremplaçable dans mon cœur Rono et te voir dans une telle souffrance me déchire le cœur. Tu m'as tant aidé Rono et désormais, c'est à mon tour de te venir en aide. Seulement... seulement j'ignore comment ! S'il y avait un moyen d'enlever cette peine de ton cœur, je le ferais de suite et ce peu importe le prix à payer... J'aimerai tant avoir les mots pour éradiquer ce poison qui t'as envahi et te voir sourire mais tu ne peux pas, pas vrai ? J'aimerais tant de faire oublier cette douleur...

Mes sourcils se haussèrent, alors que mes yeux s'ouvrirent davantage. Malgré ma vision floue, ces larmes qui coulaient des prunelles ambrées de la lionne, semblèrent me réveiller de ma torpeur, que j'avais garder durant ces derniers jours de fuite. Les miennes avaient sembler s'être stopper, mais un débordement se formait de nouveau aux bords de mes paupières. Un débordement de tout les sentiments qui pouvait me traverser en cet instant, alors que mon regard semblait trembler légèrement, miroitant humidement. Je ne pouvais me détacher de la vue de la lionne pleurante de désespoir pour moi, celle qui partageait ma peine, celle qui se démenait comme un diable pour me sortir de ces abysses où mon corps plongeait lentement.

KUZALI ○ Je suis désolée pour la mort de Theluji.

J'arrivais a discerner cette simple phrase entre deux sanglots qui venait de prendre Kuzali. Cette simple phrase qui me donna un coup de fouet sur la croupe, si je puis m'exprimer ainsi. Elle se sentait coupable, autant que moi, je me sentais fautif. Hors, je savais que ce n'était la faute de personne d'autre que celui qui avait causer ça... Ma haine ne se portait plus que sur une seule personne. Et peu a peu, elle allait transformer toute cette souffrance en colère incontrôlable. Je connaissais ce scénario, pour l'avoir déjà vécu.

Mon corps se redressa, mon expression vide et terne reflétant ce que j'avais réussi a comprendre en l'espace de quelques minutes. J'avais compris que je n'étais pas seul a supporter le poids de cette douleur.

RONO ○ Kuzali...

Mon murmure disparut dans la légère brise qui traverser la plaine, mais l'émotion ne fit que grandir. Je m'avançais en avant pour pouvoir bientôt poser ma tête contre la sienne, mes paupières se refermant lentement, laissant quelques larmes transparentes perler le long de ma fourrure. Doucement, dans un geste qui se voulait réconfortant, je frottais ma museau contre sa fourrure délicate.
Ma voix était tendre, malgré toute l'émotion qu'elle portait.

RONO ○ Ce n'est pas ta faute... Personne ne pouvait prévoir ce qui allait arriver.

Retirant ma tête de son cou, je posais quelques secondes mon front contre le sien, sans ouvrir mes yeux, noyés de larmes.

RONO ○ La mort fait parti du cycle de la vie, aussi dure soit-elle... Et il faut du temps, pour que la souffrance qu'elle apporte s'en aille.

Je me détachais d'elle, soulevant mes paupières pour la regarder face a face. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'ombre d'un sourire s'étira sur ma gueule. Un sourire reconnaissant, qui la remercier de ces mots, de sa présence et de son coeur d'or. Mais aussi porteur de la peine que j'éprouvais.

RONO ○ Ce, même avec les mots les plus doux de l'univers.

KUZALI ○ Ce ne devrait pas être à toi de me consoler mais l'inverse.

J'aurais ri a cette remarque, mais le silence se prolongea. Je ne voulais pas me forcer a rire, car mon coeur n'y était pas. Seul une ombre douce recouvra mes prunelles, qui pouvait témoigner de ma reconnaissance muette. Mes mots se voulaient réconfortant, car je savais que tout comme moi, tout ça, la princesse du soleil l'avait connu et encore maintenant... Son passé la hanterait. Comme les dernières images gravées dans ma mémoire me hanterait jusqu'à la fin de mes jours. Si dures... Si réelles.

KUZALI ○ J'ignore combien de temps cela prendra à ton cœur pour s'en remettre, les pertes d'êtres chers à nos cœur sont les plus dures à cicatriser. A dire vrai, elles ne guérissent jamais véritablement. On s'habitue simplement à cette douleur et lentement, apprenons à vivre avec elle.

Silencieux, mon regard se posa sur le sourire a ses babines, qui me fit un pincement au coeur, celui-ci compressait sous le poids de la tristesse et désespoir actuel, mais aussi d'une colère et d'une haine naissante. L'ombre de son passé se reflétait dans cet étirement grimaçant sur sa gueule, je le voyais, je le sentais. Je n'étais pas le seul dans cette situation... Même si les deux époques étaient éloignées, plus que je l'imaginais... A quand remonte mon premier choc ? Quand j'ai découvert que mon pire ennemi était invisible... Mais qu'il était aussi mon ombre. Ce moment où les sentiments de ma tête ne cessaient de défiler, passant du noir au blanc, alors que le temps semblait s'être arrêter. On pouvait dire que les moments cru de ma vie défilaient sous mes yeux... Que peu a peu, je me torturais moi-même, plus que je ne l'étais déjà.

Une sensation désagréable me parcourut, comme une claque en pleine tête. Mes yeux se fermèrent automatiquement, laissant la lueur étrange de mon regard se noyait sous quelques larmes restantes sur la surface de mes iris. Quel idiot j'étais. En me souvenant de ces dures mémoires, qu'est ce que j'essayais de faire ? Rien, si ce n'est qu'essayer de me plonger un peu plus dans le désespoir. Je plaquais une de mes pattes antérieures sur mon visage, sans sentir que mes griffes étaient sorties. C'était rare, mais elles étaient là. Sortant leur pointe acérée et mortelle, noires comme l'encre. Les poils de ma patte était hérissé, suite a cette sensation brusque que j'avais ressenti.

Mes poignards se cachèrent de nouveau alors que je reposais mon antérieure a terre, rouvrant mes yeux pour regarder Kuzali. Je lui offris l'ombre d'un sourire lointain, comme réponse a ses paroles. Si j'ouvrais la gueule, j'avais l'impression que j'allais exploser sous une vague de sentiments contraires. Autant,reconnaissant de l'épaule que me prêter Kuzali, que je n'avais de haine a revendre.

Rono... que s'est-il passé ?

Mes yeux s'écarquillèrent. Un choc, semblable a une électrocution, parcourut mon corps qui resta figé. La voix de ma mère fusionna avec celle des souvenirs de ma mère, faisant resurgir deux sentiments qui s'entrechoquèrent au fond de mon coeur. Ma vision se floutait, tandis que mes pupilles s'étaient rétrécies a vu d'oeil. Je ne savais pas quoi dire, si ce n'est que maintenant... Mon regard n'était plus le même.

D'un mouvement vif, mes prunelles se posèrent sur la lionne dorée, qui parfois, se faisait remplacer par la vision de Sikma, dont l'expression était mélangé entre l'incompréhension et la peur. Je ne voulais rien dire. J'allais le regretter, je le sentais. Ce n'était pas le moment. La situation ne faisait que l'envenimer et faire resurgir cet... être a part de mon esprit forgé. Celui qui est toujours là, qui a grandi avec moi. Je le considérais ainsi, mais il n'était pas réel. C'était des traits de mon caractère. Des traits mauvais. Comment lui montrait ? Comment lui dire ? Sans être mauvais. Elle n'avait rien mériter.

Je secouais ma tête de droite a gauche, fermant les yeux. Il fallait que je me reprenne. Rono, tu as assez de sagesse pour ça. Enfin. C'était ce que je me disais. Peut-être pas, en fin de compte.

RONO ○ Kuzali ?

Je la fixais maintenant dans les yeux. Un léger sourire étira mes babines, lointain et en même temps si réel. Je préférais cacher ma peine derrière ce sourire, plutôt que de laisser entrevoir ce que je gardais.

RONO ○ Ne change jamais.

Malgré moi, quelques larmes coulèrent de mes yeux, alors que mon expression prit une teinte nostalgique. Comme quand on disait au revoir a un ami cher pour longtemps, en se demandant quand il va revenir. Je n'en pouvais plus.

RONO ○ Il y a longtemps... J'ai découvert que quelque chose clochait. J'étais encore jeune, mais pleinement conscient. Au moment où j'avais atteint le fond, comme ici, ma tristesse n'était pas rester peine, elle avait muté. En colère, en haine, qui m'ont mener a l'irréparable.

J'ai peur.
Peur de revenir a cette époque.
Peur que cette haine ne se tourne pas qu'envers ceux qui ont tuer la figure de mon enfance.

Y compris toi.

Pas de soucis ^^
Pardon pour le retard !

KUZALI ○ J'ignore ce qu'il s'est passé à cette époque mais nous commettons tous des erreurs. Rien de ce que tu as pu faire ne changera mon regard sur toi. Et je sais également que tu ne me feras jamais aucun mal. J'ai pleinement confiance en toi, Rono.

Ce regard qu'elle me glissa me rassura doucement, ses paroles devenant baume pour mon coeur et barrière a mes angoisses. Elle était la seule a pouvoir faire partir ainsi mes doutes et mes peurs, aussi soudainement qu'elles étaient apparues. Tel était le pouvoir de ce rayon de soleil sur moi. Si précieux a mes yeux.
L'ombre d'un sourire apparut au coin de mes babines, doux et tranquille malgré le tourment de ses derniers jours. Malgré toute la noirceur de ces derniers temps, la lumière réussissait toujours a percer, tôt ou tard. Cette simple pensée me fit un instant lever les yeux vers le ciel, iris brillantes.
Theluji s'y trouvait-il ?

KUZALI ○ Je comprends que certains souvenirs soient douloureux a évoquer mais n'oublie pas que le jour où tu seras prêt, tu auras une amie prête à t'écouter. Je serais toujours là Rono, tu es mon plus précieux ami.

Une douce chaleur se posa contre mon épaisse crinière grise, attirant mon attention. Mon regard se posa sur la silhouette dorée de la lionne blottit contre ma fourrure cendrée. Mon plus précieux ami... Oui, c'était ça. Kuzali était a mes yeux la plus précieuse chose que j'ai a ce moment là, un joyau ambré que je protégeais aussi férocement qu'un dragon sur sa montagne d'or.

Je vins délicatement poser mon museau dans son cou, refermant mes paupières qui poussèrent quelques larmes finales du bord de mes yeux. Elles glissèrent le long de ma joue, sans bruits, alors que mon souffle régulier et chaud se transformait doucement en buée blanchâtre face a la différence de température.

RONO ○ Merci Kuzali... Ta lumière est mon guide depuis qu'elle s'est révélée a mes yeux, dans cet endroit désolé.

Je reculais doucement ma tête pour pouvoir approcher mon museau de son front, y déposant un léger baiser tout en fermant les yeux. Tel qu'un père le ferait pour sa précieuse petite fille, ou bien un grand frère a sa soeur adorée.
Cette rencontre restait gravée dans ma mémoire. Tel une orbe perdue au milieu des abysses, elle était là, affolée et traquée. Et le début d'une amitié en symbiose avait commencer, pour arriver jusqu'ici.

Je me détachais doucement d'elle pour pouvoir la regarder une nouvelle fois, plongeant mes iris violacées dans les siennes dorées.

RONO ○ Que compte-tu faire, maintenant ? Partir avec Samekh ou rester aux côtés des Pridelanders ?

Me too

KUZALI ○ Je n'en sais rien... mais je resterais aux côtés de Samekh, c'est la promesse que je lui ai faites. Maintenant que Prideland n'est plus un territoire sûr, j'ignore où nous allons nous rendre. Je ne peux rien t'affirmer à l'heure actuelle, des imprévus sont si vite arrivés...

Les imprévus, aussi malheureux soient-ils, faisaient parti de la vie.
Je savais qu'aux côtés de Samekh... Elle serait heureuse. Mon animosité envers cette personne s'était évaporée en même temps que j'avais appris a ne pas me fier aux actes passés, ni aux premières apparences. Derrière la scène, il y avait toujours des coulisses, aussi bien cachées soient-elles.

J'avais eu peur pour elle, parce qu'au moment même où je l'avais appris, ce lion baignait ses pattes dans des affaires bien trop sombres. Mais maintenant... Il se révélait sous un autre jour. Celui que connaissait Kuzali, sans doute. Même si cette partie de lui me demeurait inconnue, par l'intermédiaire de la lionne dorée... C'est comme si j'arrivais a la sentir. A l'apercevoir.

KUZALI ○ Qu'en est-il de toi ?

Ce que j'allais faire... L'indécision se refléta un instant sur mes traits. La tentation de rejoindre le Nord avec mes pairs m'étaient plus fortes que jamais... Seulement, je ne pouvais laisser Kumpa et Damu ainsi. Pas dans cette période, pas avec cet état d'esprit. Mes yeux se levèrent quelques instants vers les étoiles, comme si je cherchais une véritable réponse.

KUZALI ○ Rono... peux-tu me promettre une chose ?

Mon regard se reposa sur le tendre visage de la lionne dorée, attentif.

KUZALI ○ Quoi qu'il advienne de notre avenir, ne cessons jamais de nous retrouver. D'accord ?

Mes sourcils se haussèrent légèrement, me donnant un air sérieux et doux a la fois. Je me demandais... Si il était réellement nécessaire d'en faire une promesse. Car pour moi, cela n'en était pas une, c'était une loi de mon propre être qui s'était instaurée au moment même où mon destin s'est entremêlé avec celui de la Princesse du Soleil.
Jamais. Jamais, je ne l'abandonnerais. Tout comme je n'abandonnerais jamais ceux qui se sont au cours de ma vie, dressé a mes côtés. Que se soit des rois, des princes, ou de simples lions, de jeunes lionceaux ou des nouveaux-nés.

Mes iris brillèrent sous l'influence de Mère Lune, un doux sourire s'étirant avec délicatesse sur mes babines. C'est avec la voix réconfortante d'une frère que je lui promis, avec comme témoin le ciel étoilé et les Esprits, ce qui avait été inscrit dans mon coeur.

RONO ○ Je reviendrais toujours vers toi. Même si la route est longue, sombre et éprouvante et que l'avenir devient abstrait. Je te retrouverais.

Je levais la tête vers le ciel, suivant le mouvement de la brise fraîche qui nous entourait et montait vers l'infini de la nuit. Quelques feuilles aux couleurs chaudes de l’Été s'envolèrent dans l'horizon, libre.

RONO ○ Même au delà du communs des mortels... Je resterais a tes côtés, car tu fais parti de moi, tout comme le soleil dans le ciel.

Je tournais ma tête vers la lionne dorée doucement, fermant mes yeux et étirant là mon plus beau sourire.
Un sourire sincère, celui d'une promesse.

KUZALI ○ Tu es ma lune et je suis ton soleil. A jamais.

Ce moment aurait pût durer éternellement.
Allongé contre elle, sous le ciel étoilé. Avais-je connu meilleur sentiment ? Le dernier semblait remonter a une éternité et était bien trop lointain pour comparer les deux sensations. Celle ci était... unique. Chassant l'incertitude et la peine qui avait envahi mon corps il y a des jours de cela, me rongeant de l'intérieur.

Le silence était complet, mon attention voguant du bleu nuit aux étoiles jusqu'à la Lune, me perdant dans l'immensité. L'aurore, au loin, très loin, commençait a peine a se lever, soulevant une vague de lumière légère qui allait progressait d'heure en heure, jusqu'au lever du jour.

Mais la doucereuse voix de mon amie brisa le calme ambiant, me rappelant a la réalité tandis que mon regard se posa sur elle.

KUZALI ○ Je pense rejoindre les réfugiés Pridelanders et plus spécialement Kumpa. J'aimerais avoir une discussion avec lui, savoir comment il se porte... Cela ne doit être facile depuis que sa mère est retenue par les Nyeusis. M'accompagneras-tu là-bas ? J'ignore toujours ce que sont tes projets mais, nous pourrions faire ce bout de route ensemble.

Mes oreilles se soulevèrent, attentif et silencieux. C'était vrai... Les princes avaient perdue leur mère, retenu dans les griffes de ces ombres. Ils avaient besoin de soutien. Fermant quelques instants mes paupières, je remplissais mes poumons d'une bouffée d'air frais silencieusement.
Je la regardais de nouveau, tournant ma tête vers elle en rouvrant mes yeux avec un sourire.

RONO ○ Je compte aussi retourner auprès d'eux... Même si l'appel du Nord est plus que fort en cet instant, je ne peux pas les abandonner ainsi.

Bandant légèrement mes muscles, mon corps se décolla de celui de la lionne pour me redresser doucement. Je levais une dernière fois les yeux vers la Lune avant de commencer une marche lente mais soutenue, détournant mon attention sur ma très chère amie, envers qui mon sourire ne cesserait jamais.

You are my sunshine
My only sunshine
You make me happy when skies are gray
You'll never know, dear
How much I love you

Please
Don't take my sunshine away

END.