HRP:

Notre petit Jangowa errait ce jour-là au sein de son pays natal, sous la chaleur torride mais coutumière de son territoire. Il ne savait pas bien quoi faire en ce jour, alors il se promenait, seul, parce qu'il n'avait pas très envie de jouer en ce moment. Il se rendait compte, le pauvre petit, que la plupart des mâles Jangowas étaient tous des plus arrogants qui soient, et il ne supportait pas ça, car il était parfois mis de côté. Ils voulaient tous faire la guerre aux Mositus, alors que grâce à Baradi, Jango en avait un aperçu complètement différent de celui qu'avaient ces autres fouteurs de brun. La fierté, mon neveu n'en avait cure, et il en allait mieux ainsi, il n'en était que plus adorable.

Ceci dit, son premier anniversaire n'était pas vraiment digne d'une fête. Ses parents multipliaient les patrouilles, à l'aube de la guerre, et les lionceaux commençaient à se prendre pour des guerriers en s'entraînant tous d'arrache-pattes. En bref, il passait cette journée seul, là où il aurait tellement souhaité revoir Baradi pour ce jour qui était, à la base, censé être magique. Mais il ne pouvait pas risquer de retourner la voir : frontières de mieux en mieux gardées en vue de l'assaut, et s'il était vu avec l'ennemi, cela ne passerait pas du tout. Sans oublier que ma tendre soeur l'avait fortement grondé de son petit voyage jusque tard à l'Oasis. Depuis, Jango n'osait plus sortir du désert pour aller revoir celle qui, l'espérait-il du moins, attendait son retour impatiemment.

Il était la mi-journée, en gros, le point culminant de la chaleur était là, et Jango commençait à le ressentir en transpirant de plus en plus. Trempé qu'il était le pauvre. Par chance, il trouva un petit coin d'eau et il alla s'y abreuvoir puis, après réflexions, s'y baigna rapidement afin de se rafraîchir totalement, et, en effet, celui lui fit beaucoup de bien. Qui pourrait contredire les bienfaits d'un bon bain frais en pleine canicule, de toute façon. Après ce bain, il repartit donc en sens inverse, en suivant ses traces faites à l'aller, et comme il n'y avait pour ainsi dire aucun vent, elles étaient toujours bien présentes dans le sable, marquant là son passage, et lui permettant de jouer au "petit Poucet" pour rentrer au "campement" Jangowa.

A mi-chemin du retour, il vit alors au loin une silhouette, allant dans sa direction. Vu la taille, ce ne devait pas être autre chose qu'un lionceau, cela était visible même à une si grande distance. Mon petit personnage favori s'en approcha alors, sans accélérer le pas, mais plutôt en le ralentissant, car il était loin d'être pressé d'avoir à nouveau à faire avec ce caractère si typique des Jangowas qu'est l'arrogance. Une fois arrivé à sa hauteur, mon protégé s'aperçu que le lionceau en question ne devait pas être âgé de plus de la moitié de son âge, donc il devait n'avoir qu'au maximum six mois. Un lionceau bien jeune donc, comparé au petit Jangowa que nous suivons. Jango espérait donc très fortement que celui-ci ne connaisse pas encore l'arrogance.

- Bonjour toi, comment t'appelles-tu ? Moi c'est Jango!

HRP:

Ce lionceau était bien méchant, et je ne comprenais pas pourquoi. Après tout, je voulais simplement m'en faire un copain, mais lui n'avait apparemment pas voulu. Je sais pas, mais c'était naturel de vouloir se faire des copains, se faire bien voir des autres lionceaux, non ? Il était bien étrange que celui-là réagisse d'une telle autre façon. En plus, c'était pas gentil. Et puis, il était bien sûr de ce qu'il savait...alors qu'il n'avait pas pratiqué lui-même !

- Mais...tu dis que c'est facile...alors que tu n'as fait que regarder ta mère le faire ! Toi tu l'as pas fait ! C'est pas aussi facile qu'on peut le croire en le voyant !


Il me fallait vite une idée pour garder son attention. Un lionceau de cet âge, normalement, ça aime prouver qu'il est fort, non ? Du moins qu'il est plus doué que certains de ses aînés. Alors dans ce cas, une solution simple mais supposée efficace s'affichait sous mes petits yeux :

- Je te propose un jeu : je te défis d'attraper le plus de souris possible, contre moi. Dans 10 minutes, celui qui en a le plus attrapées a gagné ! Et l'autre devra reconnaître qu'il est moins fort ! Ca marche ?

J'avais pris une voix enjouée pour déclarer ce défi au petit insolent. Mais j'étais presque sûr de gagner et donc d'avoir ce que je méritais plus que lui. Sauf s'il me cachait un mauvais tour du genre du lionceau qui en fait chasse déjà très bien. Mais normalement il ne savait pas le faire. Je le savais parce que pour moi ça avait pris du temps avant que je ne sache le faire. Donc je pensais que lui aussi il allait avoir du mal. On n'apprenait pas à chasser en trois mois de vie, même chez nous les Jangowas. J'étais sûr qu'il ne connaissait rien à la chasse, c'était obligé.

J'en vis alors une, pour m'interrompre dans mes réflexions. Je baissais mon popotin, comme me l'avaient appris papa et maman, et, d'un bond - d'un seul - j'arrivai directement sur la souris. Elle était coincée entre mes deux pattes, mais j'eus soudain un petit élan de pitié pour cette petite créature. Elle n'aspirait qu'à vivre et je n'avais pas faim, donc la nécessité de la tuer pour me nourrir n'existait pas. Je ne pouvais pas la tuer la pauvre...

- Mais on ne fait QUE les attraper hein!! On ne les mange pas!

Je l'avais crié vers ce malotrus pour qu'il ne les mange pas, ce petit monstre cruel.

Pourquoi ce lionceau était-il si désagréable ? Le petit sablé n'en savait rien. Mais ainsi va la vie Jango, et tôt ou tard tu te rendras bien compte de sa cruauté, et il m'est avis que cet instant arrivera bien plus vite que ne le souhaiteraient tes parents. Ou que moi-même l'aurais pu souhaité, si seulement je t'avais connu à l'époque. Souhaitons-lui de le découvrir le plus tard possible, chers amis, puis retournons à cette nouvelle aventure qui ne tournait pas si rond que cela pour notre jeune ami.

Jango reposa la petite souris qui se débattait, en lui murmurant de filer, puis se retourna vers son étrange interlocuteur, la mine contrite. Qui était-il donc pour donner des leçons celui-là ?! Un petit morveux, tout bêtement, qui refuse de reconnaître la supériorité de ses aînés, quand bien même celle-ci serait évidente. Et cela blessait énormément notre gai luron, puisque le jour de son anniversaire, il était complètement seul et incompris. Pourquoi cet acharnement sur lui ?

- Pourquoi es-tu si méchant ? Après tout...nous sommes des lionceaux, nous sommes faits pour jouer, pas pour tuer ou même se comporter comme des grands...

Bien naïf comme question, ne trouvez-vous pas ? Mais c'était là tout ce dont était capable Jango. A son âge, j'aurais mis une petite déculottée à ce jeunot irrévérencieux, mais ce n'était absolument pas la philosophie de mon neveu. D'un côté, ça avait ses avantages, mais en l'occurrence, c'était complètement un inconvénient. Ce petit se laissait marcher sur les pattes en permanence. Eh, jure-moi que ça ne durera pas pour ton entière vie, que tu apprendras à répondre aux gens ! D'accord ?!

Notre petit n'avait plus rien à dire, il se retourna alors, ayant le dos orienté vers le polisson, puis il regarda le ciel, l'air songeur. Mais que lui arrivait-il ?! Ce n'était pas du tout prudent de tourner le dos à un lionceau, même si jeune, de cet acabit. Ce sale gosse n'était certainement pas digne de confiance, alors pour lui tourner le dos il fallait avoir une certaine audace - dont je l'imaginais totalement démuni - ou alors être inconscient.

Cette deuxième version étant la plus réaliste, cela m'inquiétait beaucoup quant à ce que le sablé deviendrait une fois adulte : un lion qui laisserait la fatalité décider pour lui ? Moi-même fut victime de la Trame Fataliste, alors que j'étais de loin différent de mon neveu. Mais dans ce cas, ne peut-on pas se poser la question, chers auditeurs, de savoir si la Trame ne dirigerait-elle pas le monde ? Et pourquoi pas ? La Fatalité est certainement pour beaucoup de choses quant aux maux qui se déversent sur notre monde, qu'ils soient personnels ou de grande ampleur, régissant des nations entières, les menant à leur perte.

Donc, disais-je, toute réflexion philosophique mise à part, que Jango observait le ciel d'un air songeur en cet instant, le dos vers le sacripant. Cette contemplation du ciel avait pourtant tout d'anodin, Jango ne pensait pas véritablement, pas cette fois. Il pensait juste à ses parents de plus en plus inquiet. "Et si une guerre c'était véritablement dangereux ?" pensa-t-il, "Et si en vrai nous risquons tous d'avoir de sérieux ennuis ? Pourvu qu'il n'arrive rien à papa et maman..."Sombres pensées n'est-ce pas ? Il voulait par-là réfléchir à profiter un maximum de la vie, mais cela n'était pas réellement envisageable avec le morveux qui lui tenait compagnie...

- Eh, dis, tu sais ce que ça signifie la guerre ? On dit qu'on est en guerre contre les Mositus, mais je sais pas ce que c'est...

Il conservait le dos tourné au gamin...

(Mince, je m'attendais à une petite lecture, moi x) Bon bah tant pis, RP fini pour de bon en tout cas ! Et, au plaisir aussi de te donner la chance de revoir Alibi, sauf si tu meurs avant, ça dépend ! /PAN/ Bref, je vais demander les points xD)