Ainsi donc, le clan s'arrêtait de nouveau sur les Terres Libres. Rukkia n'était guère surprise mais revenir ici était étouffant. Oh ! Pas à cause de l'environnement, si les Montagnes pouvaient se montrer magnifique, Freeland était bien plus vivant. Non, le problème n'était pas le territoire, mais ses habitants. Si la jeune lionne avait eu le temps de calmer ses ardeur depuis l'entrevue entre les différents dirigeants des clan, elle n'en gardait pas moins un mépris farouche d'Ysera et de la bande de sans-cervelle qui la suivait. Raser le pouvoir en place et mettre à sa tête un allié de confiance, ou plutôt devrait-elle dire un pantin à sa solde, était à n'en point douter dans les projets de la futur Impératrice du Nord. Rukkia souffla. Tant d'ambition et encore trop peu de moyen de les accomplir. Elle s'était un peu éloignée des siens pour y songer plus en détails. Les Nordiques étaient faibles, de piètres guerriers pour la plupart. Vassago relevait le niveau grâce à sa détermination et ses entrainements mais s'ils feraient à n'en point douter un excellent assassin ou garde du corps, il ne pouvait pas faire le poids face à une armée. Non... Il fallait autre chose. Le Nord devait se munir d'une force militaire efficace... Pas besoin qu'il soit nombreux. Juste bien entrainé, avec des objectif clair, net et précis. Après tout, on peut tuer un lion avec un seul coup de griffe, pour peu qu'il soit bien placé.

Alors qu'elle avançait sans but, Rukkia mit quelques secondes à remarquer la voix qui l'interpelait. Elle releva la tête, surprise, le tout pour apercevoir une Freelander. Une Freelandeer bien bavarde. Malgré le sourire polie qui s'affichait sur les babines de la lionne blanche, elle commençait déjà à trouver cette nouvelle venue agaçante. En plus d'appartenir à un clan d'idiots. Rukkia hésita un instant à mettre fin rapidement à la conversation avec une excuse courtoise mais elle se ravisa. Si elle voulait réellement mettre fin au règne de la fausse Reine Ysera et raser son Royaume, autant récolter le maximum d'information possible à ce sujet. Soit. Rukkia allait donc accepter cette petite conversation.

- Enchantée, Dame Bosimamiwe. C'est un plaisir de vous rencontrer, merci de prendre le temps de me saluer.

Fit la jeune lionne en s'inclinant respectueusement vers son ainée. Argh... Quelle pitié de devoir s'abaisser à ça... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour la bonne cause ?

- Je suis Rukkia, apprentie de Chakam, le Guide des Nordiques.

Ah ça, elle n'allait pas se gêner pour le dire ! Un sourire rayonnant illumina le visage de la Nordique.

- Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas perdue, je me baladais simplement. Freeland est un lieu magnifique, je veux en profiter tant que nous sommes ici.

Quant à expliquer les raisons pour lesquels les Nordiques étaient ici... Rukkia ne voulait pas partager trop d'information à l'ennemi... Néanmoins, Monsieur Chakam s'était déjà occupé de hurler sur tout les toits la raison de leur présence. Pas qu'il ait vraiment le choix s'il souhaitait obtenir de l'aide mais cet aveux de faiblesse n'aidait certainement pas les Nordique à soigner leur image.

- Hélas, les Montagnes de nos ancêtres ne peuvent plus nous accueillir aussi longtemps qu'avant. Nous sommes contraints de partir régulièrement pour permettre à la vie de s'y développer convenablement. J'ose espérer que notre présence n'est pas trop gênante pour votre peuple, vous m'en voyez désolée si c'est le cas...

Et surtout, si c'était le cas, qu'elle ne s'inquiète pas trop. Les Nordiques ne seraient plus une nuisance une fois Freeland entre leurs griffes et celles de leur Impératrice.

Prepare for trouble, make it double !


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Rukkia haussa un sourcil en voyant son interlocutrice jouer avec des cailloux comme... Un lionceau ? Étrange. Décidément, rien chez les Freelanders ne tournaient rond. Mais bref. La jeune Nordique repris :

- A vrai dire, ce n'est pas si terrible. Il faut voir le bon côté des choses, c'est tout. Nous avons au moins la chance de voir du pays.

Même si certains ne se rendaient pas forcement compte de la chance que c'était de pouvoir briser la monotonie d'une vie sédentaire. Alors, certes, cela portait son lot de problème mais l'un dans l'autre, Rukkia ne s'en plaignait pas. Et puis au moins, cela permettait à leur lionceau à eux de grandir normalement et de ne pas rester de grands enfants jouant pathétiquement avec des cailloux. La lionne blanche leva une patte avec un sourire.

- Oh ! Avant que vous partiez, j'aurais aimé en savoir plus sur Freeland si ça ne vous fait rien. Sur son histoire par exemple ?

Ou bien ses faiblesse, la manière dont faire tomber dans l'oublie et la désolation.

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La lionne donna quelques informations à Rukkia concernant un Roi tyrannique qui avait menacé Freeland. Apparemment à cette période avait été désastreuse pour Prideland également. La jeune lionne blanche retint un rire méprisant. Cette histoire lui disait vaguement quelque chose. De mémoire, les Nordiques étaient intervenu pour aider les lions des terres du bas. Encore une preuve de la supériorité des lions des Montagnes... Et une preuve de plus de leur déchéance : maintenant c'était eux qui en était réduit à demander des informations à ces faibles clan. ... Ou alors... il fallait voir la chose autrement. Prideland et Freeland se contentait de payer la dette qu'ils avaient envers leur sauveur. Mmmh. Cette version plaisait davantage à Rukkia. Bosimamiwe continua, parlant d'une lionne étrange agissant comme un monstre envers son fils. Mmh. Rien n'allais sur ces terres... Mais ça ne l'étonnait plus. C'est alors que leur discussion fut interrompus par une nouvelle arrivante. La sœur de la Freelander de se que comprenait Rukkia. Quelle manière impolie d'entrer en scène... Mais la jeune lionne fut reprise par Bosimamiwe et se présenta. L'apprentie Guide inclina la tête.

- Enchanté, Dame Isingora, je suis Rukkia.

Elle retourna ensuite son attention sur l'ainée avec un sourire plus rayonnant que le soleil du midi.

- Je vous remercie de ces information Dame Bosimamiwe. Freeland semble avoir une histoire aussi complexe que fascinante.

Le regard cyan de Rukkia se posa sur Isingora, elle lui adressa un sourire doux.

- Vous qui étiez curieuse de voir une enfant du Nord, souhaitez-vous poser quelques questions ? A moins que ma simple vue n'ait répondu à votre curiosité ?

Si Rukkia n'avait, au début, pas l'intention de partager la moindre information, elle avait changé d'avis. Les deux lionnes ne semblaient guère dangereuses et puis, elle pouvait filtrer ce qu'elle disait. Elle ne se contenterait de parler que de ce qui ferait rayonner la légende des Nordiques.

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Si Rukkia gardait son sourire de façade devant le rire insolent de Isingora, elle n'en pensait pas moins : les Freelanders manquaient totalement d'éducation et de savoir vivre. Il n'y avait qu'à voir ces deux là... Et en plus, elles n'avaient pas l'air très futées. Lorsque la cadette se calma enfin, elle expliqua la raison de son hilarité. ... Donc apparemment dans ces contrées, la simple politesse provoquait des moquerie. Tss. Sauvages. Mais soit, la lionne blanche se contenta d'un hochement de tête chaleureux, cachant le fait qu'en réalité, si, elle en prenait ombrage.

Les deux freelanders continuèrent à parler de l'histoire de leur clan avant de mentionner que l'un des monstres qu'elle décrivait était de leur propre famille. Ah. Et bien s'il fallait plus de preuve à Rukkia que les habitant des Terres Libre avaient le sang vicié, elle l'avait. Alors qu'Isingora laissait parler sa curiosité, Bosimamiwe s'excusa pour le dérangement et l'inquiétude que cet échange pourrait causer au sien. La lionne blanche secoua la tête.

- Ne vous en faites pas. Je ne suis pas si attendue que ça.

Elle se tourna vers la lionne la plus curieuse.

- La plupart de nos chasseur s'attaquent au proies lorsque celles-ci sont engourdis par le sommeil. Soit très tôt le matin, soit la nuit. Ce n'est effectivement pas une partie de plaisir mais, heureusement, nous y sommes habitués. Et de toute façon, si nous voulons survivre, nous n'avons guère le choix. Soyez certaines que nous honorons ceux qui permettent à notre clan de survivre durant nos voyages.

Quel dommage cependant qu'ils s'épuisent autant... Rukkia ne pouvait s'empêcher de penser à ses propres parents. Entre la chasse et la protection du clan, les pauvres ne se reposaient pas beaucoup. Elle plissa le nez. Il fallait que cela change.

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